Installation des violences
L’emprise
Femmes en très grand danger
Enfants victimes
Les violences faites aux femmes sont des violences de genre
La violence à l’égard des femmes prend de nombreuses formes – physiques, sexuelles, psychologiques et économiques. Elles sont interdépendantes et affectent les femmes de la naissance à la mort. Au fur et à mesure que les sociétés changent, les schémas de violence évoluent et de nouvelles formes se font jour. Certaines formes de violence, telle la traite, sont transfrontalières. Les femmes victimes de la violence souffrent de toute une gamme de problèmes de santé et leur aptitude à participer à la vie publique en est diminuée. La violence à l’égard des femmes nuit à toutes les générations d’une même famille, ainsi qu’aux communautés, et renforce d’autres formes de violence dans toutes les sociétés. La violence à l’égard des femmes appauvrit également les femmes, leurs familles, leurs communautés et leurs pays. Elle réduit la productivité économique, draines les ressources des services publics et des employeurs, et réduit la constitution d’un capital humain. La violence à l’égard des femmes est complexe et diverse dans ses manifestations, et ses coûts et ses conséquences sont considérables et durables. Son élimination exige une réponse globale, systématique et déterminée.
Partout dans le monde, les femmes représentent l’immense majorité des victimes de violence conjugale « Les femmes et les filles sont souvent exposées à des formes graves de violence : violence domestique, harcèlement sexuel, viol, mariage forcé, les mutilations génitales… lesquelles constituent une violation grave des droits humains et un obstacle majeur à la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes » Convention d’Istanbul
Une violence de genre
La violence conjugale est une violence de genre : les femmes en sont les victimes
Longtemps méconnue et occultée comme appartenant à la sphère privée, la violence conjugale est apparue progressivement, sous l’impulsion du mouvement féministe et des associations de défense des victimes, comme un fléau social aux conséquences dramatiques pour les victimes et leurs enfants et a été reconnue comme un délit poursuivi par la loi.
Extrait convention d’Istanbul :
La violence à l’égard des femmes est un phénomène mondial. Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (« Comité de la CEDEF ») de la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes dans sa Recommandation générale sur la violence à l’égard des femmes n°19 (1992) a contribué à faire reconnaître la violence à l’égard des femmes comme une forme de discrimination à l’égard des femmes . le terme « violence à l’égard des femmes » doit être compris comme une violation des droits de l’homme et une forme de discrimination à l’égard des femmes, et désigne tous les actes de violence fondés sur le genre qui entraînent, ou sont susceptibles d’entraîner pour les femmes, des dommages ou souffrances de nature physique, sexuelle, psychologique ou économique, y compris la menace de se livrer à de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou privée; b le terme « violence domestique » désigne tous les actes de violence physique, sexuelle, psychologique ou économique qui surviennent au sein de la famille ou du foyer ou entre des anciens ou actuels conjoints ou partenaires, indépendamment du fait que l’auteur de l’infraction partage ou a partagé le même domicile que la victime; c le terme « genre » désigne les rôles, les comportements, les activités et les attributions socialement construits, qu’une société donnée considère comme appropriés pour les femmes et les hommes; d le terme « violence à l’égard des femmes fondée sur le genre » désigne toute violence faite à l’égard d’une femme parce qu’elle est une femme ou affectant les femmes de manière disproportionnée; e le terme « victime » désigne toute personne physique qui est soumise aux à toutes violences , le terme « femme » inclut les filles de moins de 18 ans.
Les violences au sein du couple
Les violences au sein du couple sont un ensemble d’actes, de propos et comportements par lequel votre partenaire ou ex-partenaire veut vous contrôler, vous dominer et vous détruire. Ces violences sont interdites et punies par la loi.
Quelles que soient ses explications et justifications, votre partenaire ou ex-partenaire n’a pas le droit de vous agresser.
La plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles
Sur la plateforme de signalement vous pouvez échanger avec des policiers ou des gendarmes spécialement formés aux violences sexistes et sexuelles qui peuvent déclencher des interventions. Anonyme et gratuit, ce tchat est accessible 24h/24 et 7j/7.
A tout moment, vous pourrez quitter rapidement le tchat et l’historique de discussion pourra être effacé de votre ordinateur, téléphone portable ou tablette.
Plusieurs associations nationales œuvrent spécifiquement à la prévention et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, dont la FNSF notre fédération nationale solidarité femmes à laquelle notre association est affiliée :
La Fédération nationale solidarité femmes (FNSF)
Fédérant 74 associations sur le territoire, la FNSF vise à agir avec les femmes pour leurs droits à la liberté, l’égalité et l’intégrité. Elle mène une action pour les accompagner vers la sortie des violences et l’autonomie et à faire reconnaître les violences faites aux femmes comme une des manifestations des inégalités persistantes entre les femmes et les hommes. Elle gère depuis sa création le 3919 – Violences Femmes Info, plateforme d’écoute, d’information et d’orientation des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles, de leur entourage des professionnel.le.s. Gratuit et anonyme.
www.solidaritefemmes.org( voir la liste des associations du réseau FNSF)
La Fédération nationale des Centres d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (FN CIDFF)
La FN CIDFF vise à l’autonomie des femmes et des familles et à agir en matière d’accès aux droits pour les femmes, de lutte contre les discriminations sexistes et de promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle assure la coordination de 105 CIDFF et de 13 fédérations régionales présents sur le territoire.
www.infofemmes.com
Le Collectif féministe contre le viol (CFCV)
Le Collectif Féministe Contre le Viol vise à aider et soutenir toutes les personnes victimes de violences et d’agressions sexuelles, sous toutes ses formes (viol, agressions sexuelles et harcèlement sexuel).
Il gère une permanence téléphonique à destination des victimes de viols et d’agressions sexuelles :
Le 0 800 05 95 95 « VIOLS–FEMMES–INFORMATIONS ». Numéro vert, gratuit depuis un poste fixe en France et dans les DOM et TOM, ce numéro est accessible du lundi au vendredi, de 10 h à 19h (heures Paris).
www.cfcv.asso.fr
Le Mouvement français pour le planning familial (MFPF)
Le MFPF, tête d’un réseau composé de 76 associations départementales et de 13 fédérations régionales, milite pour le droit à l’éducation à la sexualité, à la contraception, à l’avortement, à l’égalité entre les femmes et les hommes et combat toutes formes de violences et de discrimination.
Il dispose d’un numéro vert national le 0800 08 11 11 « Sexualités, Contraception, IVG », qui assure une écoute, une information et une orientation sur ce champ. Anonyme et gratuit, ce numéro est accessible du lundi au samedi de 9h à 20h en métropole et du lundi au vendredi de 9h à 17h aux Antilles.
www.planning-familial.org
Femmes solidaires
Femmes solidaires est un mouvement féministe d’éducation populaire qui défend les valeurs fondamentales de laïcité, de mixité, d’égalité pour les droits des femmes. Elle informe, sensibilise sur les droits des femmes afin de contribuer à l’évolution des mentalités vers une société libérée des rapports de domination et travaille sur toutes les formes de violences.
www.femmes-solidaires.org
La Fédération nationale GAMS
La Fédération nationale GAMS est engagée dans la lutte contre toutes les formes de violences faites aux femmes, aux adolescentes et aux fillettes et vise à la promotion de la santé maternelle et infantile en direction des populations immigrées et issues des immigrations. Elle agit plus particulièrement contre les mutilations sexuelles féminines, les mariages forcés et/ou précoces, les autres pratiques traditionnelles néfastes à la santé des femmes et des filles.
www.federationgams.org
Voix de Femmes
Voix de Femmes a pour but de lutter contre le mariage forcé, le crime dit d’honneur et toute autre violence en lien avec le contrôle du choix amoureux et de la sexualité.
www.association-voixdefemmes.
L’Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT)
L’AVFT agit pour lutter contre toutes les formes de violences contre les femmes, tout en étant spécialisée dans la dénonciation des discriminations sexistes et des violences sexistes et sexuelles au travail.
www.avft.org
Femmes pour le dire Femmes pour agir (FDFA)
FDFA agit pour lutter contre la double discrimination qu’entraîne le fait d’être femme et handicapée.
www.fdfa.fr
Le Collectif de lutte antisexiste contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur (CLASCHES)
Le CLASCHES est une association féministe d’étudiants mobilisés contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur. Son action concerne spécifiquement les étudiants et doctorants, particulièrement exposés au sein de l’institution, et pour lesquels les recours sont les plus difficiles et inégalitaires. Il communique sur le harcèlement sexuel, apporte une première information aux victimes et les oriente vers les structures adaptées pour les accompagner.
www.clasches.fr
La violence conjugale est un cycle
La notion de cycle de la violence dans les couples a été introduite en 1988 par la psychologue américaine Leonor Walker et reprise ensuite par la chercheuse québécoise Ginette Larouche.
Le cycle de la violence se compose de quatre phases bien distinctes : la tension, la crise, la justification et la rémission ou lune de miel.
L’escalade de la violence : un continuum
La violence s’installe progressivement dans le couple.
Elle passe tout d’abord inaperçue, car les premières manifestations ne sont pas brutales et peuvent être confondues avec des preuves d’amour (jalousie, repli sur le couple, etc.)
De la part du conjoint violent, la violence commence souvent par des agressions psychologiques, de l’isolement et du contrôle visant à réduire l’estime de soi de la victime. Apparaissent ensuite les agressions verbales, physiques et sexuelles.
La fréquence et la gravité des agressions augmentent avec le temps, pouvant mener jusqu’à l’homicide ou au suicide forcé. Les phases du cycle sont de plus en plus rapprochées. Lorsque la domination est bien installée, le couple peut même ne plus passer par la phase de rémission. Certains conjoints violents ne font pas usage de violences physiques, mais installent un climat de peur, de terreur, qui aura finalement les mêmes répercussions sur le plan psychologique et moral.
Le point de vue de la victime et celui de l’auteur
Durant les phases de tension, l’auteur cherche à conserver le contrôle sur la victime et sur la situation. Les frustrations seront vécues comme des échecs. L’auteur à tendance à ruminer, à se replier. Par son silence et ses stratégies d’emprise, l’auteur contribue à faire monter la tension.
La victime, quant à elle, a peur et se replie sur elle-même. Elle cherche à se conformer le plus possible aux attentes de son compagnon.
La phase d’explosion par le recours à la violence n’est pas une perte de contrôle, mais, au contraire, le moyen ultime pour retrouver le contrôle sur l’autre et exercer son pouvoir.
Dans la troisième phase du cycle, l’auteur peut se sentir honteux ou mal à l’aise face à ses comportements et va chercher à s’en déculpabiliser en rejetant la faute sur l’autre. Il va, à la fois, justifier ses comportements et culpabiliser la victime. L’auteur va exprimer des regrets et expliquer ses comportements violents par toute une série de causes extérieures à lui : l’alcool, des problèmes médicaux, des problèmes financiers, la belle-famille, etc.
Il peut également minimiser les conséquences de ses actes et convaincre la victime qu’elle est responsable de l’incident (« Tu sais bien que quand tu fais ça, ça me rend dingue et tu le fais quand même. Tout ça c’est de ta faute »).
Quand la victime adhère aux justifications de l’auteur, elle se sent coupable, faible et pas à la hauteur. Ce discours de regrets et de justifications va s’accompagner parfois de gestes de pardon (bouquet de fleurs et cadeaux, dîner aux chandelles, week-end en amoureux, etc.), mais également de bonnes résolutions (concernant l’alcool, le travail, etc.) et de promesses. S’instaure alors une phase de rémission ou de lune de miel où la victime se sent reconnue, aimée, elle reprend alors espoir et se culpabilise d’avoir porté plainte.
Le cycle recommence après quelques jours, semaines, voire plusieurs mois
La femme va s’accrocher aux moments privilégiés vécus pendant la période de rémission et se les rappellera lors de nouveaux faits de violence. Les agressions deviennent, pour elle, des faits isolés, tandis que les périodes de rémission sont la généralité. Ce voile qui occulte la réalité est un mécanisme de défense qui lui permet de survivre et d’espérer encore.
Installation des violences, une dynamique répétitive
Dans le cheminement des réflexions que nous portons avec les femmes, un travail spécifique s’opère
pour déterminer avec elles, l’émergence de ces violences dans le couple.
Afin de leur permettre de comprendre et analyser les mécanismes liés aux violences conjugales, nous
les accompagnons à porter un juste regard sur leurs vécus.
Deux temps majeurs sont identifiés lorsque sont évoquées l’émergence des violences conjugales : le
début de la relation et le partage de la vie commune. Ces deux temporalités représentent à elles
seules près de 73% des situations.
Les violences conjugales et intrafamiliales s’opèrent par définition dans le cadre de la vie courante et
privée.
Les auteurs reconnus, identifiés par les femmes que nous rencontrons sont pour la grande part
d’entre eux, centrés autour du conjoint ou ex-concubin.
En 2019, près de 3097 enregistrements SIMONE ont eu lieu auprès de 469 femmes et ciblant le
conjoint comme étant l’auteur principal des violences exercées, soit près de 76% des situations
recensées.
L’emprise intervient à la suite d’un Continuum des violences
Pour les filles et les femmes, Comprendre et prendre conscience qu’elles ne sont pas responsables
des violences subies, Parvenir à les identifier, à les nommer, Dénoncer les violences subies
En sortir, se reconstruire, s’en défendre.
Elles ont le droit d’être protégées !
La violence conjugale concerne aussi mes enfants
Les enfants « exposés » à la violence conjugale sont aujourd’hui considérés comme des victimes, des êtres en souffrance, des personnes en danger.
Les enfants dont les parents vivent en situation de violences conjugales sont eux aussi victimes de cette violence. Ainsi il leur arrive :
· D’assister à des scènes de violence conjugale ;
· D’entendre des cris et des haussements de voix ;
· De voir des marques de coups portés ;
· De percevoir la détresse du parent agressé ;
· De vivre dans un climat de tension, de peur et d’insécurité.
Les enfants, qu’ils soient exposés à cette violence ou victimes directs de celle-ci, font l’objet de répercussions importantes au niveau physique, psychique et/ou affectif.
La mise en place d’un environnement où la sécurité physique et émotionnelle est présente, le soutien aux ressources parentales du parent victime, la responsabilisation de l’auteur dans le processus de domination conjugale, ainsi que le soutien aux facteurs de protection des enfants eux-mêmes, contribuent à contrer les effets des violences conjugales sur les enfants.
J’ai besoin d’aide
17
La police et la gendarmerie
15
Les urgences médicales (SAMU)
18
Les pompiers
Ces numéros d’urgence sont gratuits et peuvent être composés à partir d’un téléphone fixe ou portable, même bloqué ou sans crédit.
114
En remplacement du 15, 17 et 18 pour les personnes sourdes, malentendantes, aphasiques, dysphasiques
112
Les services d’urgence européen
Ces numéros d’urgence sont gratuits et peuvent être composés à partir d’un téléphone fixe ou portable, même bloqué ou sans crédit.
3919
Violences Femmes Info
24/24 – 7/7
C’est un numéro
d’écoute national destiné :
– Aux femmes victimes de violences
– À leur entourage
– Aux professionnel.le.s concerné.e.s
Anonyme et et gratuit, il est accessible depuis un poste fixe et un mobile en métropole et dans les DOM.
01 84 244 234
Numéro d’écoute DCDF
Du lundi au vendredi
de 9H00 – 17H00
Anonyme et et gratuit, il est accessible depuis un poste fixe et un mobile en métropole et dans les DOM.
En Avant toutes
En Avant toutes est une association agissant principalement auprès des jeunes pour sensibiliser et changer les comportements sexistes. Elle gère un tchat ouvert selon les horaires suivants : les lundi et mardi de 15h-17h, le mercredi de 14h-18h, les jeudi et vendredi de 15h-21h.
www.enavanttoutes.fr
Femmes en grand Danger
Le dispositif Femmes en très grand danger permet sous certaines conditions, d’attribuer un
téléphone portable d’alerte aux femmes victimes de violences de la part de leurs compagnons.
En France, une femme meurt, en moyenne, tous les trois jours sous les coups de son compagnon.
Ce dispositif d’urgence permet aux femmes les plus exposées aux agissements de leurs compagnons
poursuivis pour violences de disposer d’un téléphone équipé d’un bouton d’appel préprogrammé qui
renvoie directement vers des écoutants professionnels. Le téléopérateur a en sa possession toutes
les informations relatives à la personne bénéficiaire du téléphone. Quand le numéro s’affiche, il
connaît donc immédiatement son nom, ses coordonnées, les lieux qu’elle fréquente, etc.
En cas de danger avéré, l’opérateur prend contact directement avec les services de police ou de
gendarmerie, ce qui permet leur intervention dans des délais très rapides. Les services de police et
de gendarmerie disposent eux aussi d’informations, non seulement sur la victime mais également sur
l’auteur (condamnations, domicile, interdictions auxquelles il est soumis).
En 2019, près de 149 Féminicides ont été recensé !